mercredi 27 septembre 2006

Sacré Roger!

          Petit jeu, aujourd'hui nous vous proposons de découvrir un 
personnage connu sur Bordeaux IV, dont un amphitéâtre porte le nom.

          Voici des extraits de discours prononcés par ce cher Roger Bonnard, 
qui fut, en plus d'être un juriste publiciste de renom, Doyen de la Faculté 
de Droit de Bordeaux, en 1941, et co directeur de la Revue de Droit Public.

           Sans exercer de fonctions officielles, il proclama son adhésion sans réserve au régime de Vichy, et à son chef, en des termes dont la démesure atterre tant elle traduit une démission de l'intelligence. Dans l'allocution qu'il prononce lors de la séance solennelle de rentrée de la Faculté de Droit de Bordeaux, le 4 octobre 1940, intitulée "La reconstruction de la France", Bonnard ne craint pas d'affirmer : "Les allocutions et messages adressés aux Français par le Maréchal Pétain depuis son arrivée au pouvoir (...) contiennent les plus pleines, les plus vigoureuses, les plus admirables leçons de politique que jamais peut-être homme politique ait formulé. Ces pages (...) affirment des vérités scientifiques incontestables. Leur auteur s'apparente aux plus grands esprits de tous les temps".

          Puis, dans l'avertissement qui précède la reparution de la Revue du Droit public, en octobre 1941, il écrit encore : "La publication de la Revue du Droit Pblic et de la science politique vient de subir une longue interruption à raison des évènements.Le présent numéro aurait dû paraitre fin juin 940il voit le jour en octobre 1941 (...), il nous a fallu demander et obtenir l'autorisation des autorités 
occupantes
 (...). Notre Revue se doit de prendre part à cet effort de restauration nationale (...). Elle restera sur le terrain proprement scientifique qu'elle n'a jamais quitté. Mais sa science ne devra pas être neutre, indifférente à la vérité et à l'erreur et s'interdisant tout jugement de valeur. Car actuellement il faut prendre parti et "s'embarquer" (...). D'ailleurs, avec notre "chef", M. le Maréchal Pétain, la France a maintenant un guide d'une sagesse et d'une maîtrise de pensée incomparables et quasi-surhumaines, qui l'empêchera d'errer et qui la conduira sur le chemin de la vérité (...). A cette oeuvre de restauration, nous devons, particulièrement, nous les juristes de droit public (...), apporter une collaboration ardente et passionnée. Revenant sur ce faux esprit critique qui avait créé chez beaucoup une véritable manie de contradiction et de divergence et, par suite, causé tant de décompositions et de destructions, efforçons-nous au contraire maintenant de contribuer ensemble et d'une âme commune à la construction politique et sociale que le Maréchal nous demande de réaliser (...)".

          La position de Bonnard durant l'Occupation ne fait désormais plus planer l'ombre d'un doute.
          Pourtant, l'Université Montesquieu Bordeaux IV a semblé juste de lui rendre hommage...

          Plusieurs demandes de changements de noms d'amphitéâtres ont deja été faits, sans jamais être écoutées. Si Papon avait été juriste, surement lui aussi aurait été reconnu à sa juste valeur, et peut etre y'aurait il une statue le représentant sur le parvis d'Aula Magna...

          Cette politique de l'Université d'occulter ainsi le passé et d'honorer un tel personnage nous est insupportable, c'est pourquoi nous continuerons le combat, consistant à faire savoir des étudiants quels étaient les "illustres" personnages dont les amphis portent les noms, et où ils s'assoient, insouciants; il s'agira aussi de continuer les protestations avec véhémence, auprès de l'Administration afin qu'un jour, enfin, un personnage cette fois honorable, remplace celui de Bonnard.

pour plus d'informations:
Roger BONNARD, "A nos lecteurs", Préface à la RDP 1941-42.
Roger BONNARD, "La reconstruction de la France", Allocution prononcée à la séance solennelle de rentrée de la Faculté de Droit de Bordeaux, le 4 octobre 1940, paru dans la RDP 1942 p. 141.
Roger BONNARD, "Les actes constitutionnels de 1940", RDP 1942 pp. 46-90, 149-179, 258-279, 301-375.
Georges BURDEAU, Cours de droit constitutionnel, 1942.
Maurice DUVERGER, "La situation des fonctionnaires depuis la Révolution de 1940", RDP 1942, p. 277-539.
M.M., Note sous C.E. 19 décembre 1941, Sagave, Dalloz, Recueil critique, Jurisprudence p. 103 (exclusion des naturalisés de la fonction publique).

et nous ne pouvons que vous conseiller de lire cet article de Danièle Lochak:
La doctrine sous Vichy ou les mésaventures du positivisme, dont voici le lien internet:
http://www.anti-rev.org/textes/Lochak89a/index.html

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