mardi 10 octobre 2006

Mot du jour

         Aujourd'hui je me sens comme un émir dans son bain de pétrole, un peu sali par la matière qui m'entoure! La raison de cette sensation? Je suis parti en week end en quittant une université, et je reviens le lundi dans un monde que je ne connais plus... car enfin, ce que je vois depuis deux jours ne ressemble en rien à établissement à vocation universitaire. C'etait Intervilles sous mes yeux, avec un karaoké géant dans l'Aula Magna, des gens déguisés en autruche, un espace de jeux gonflable, un stand de barbe à papa...
          
          Je risque de passer pour un rabas-joie, ou de donner l'impression de taper une fois de plus sur les corporations, mais ma réaction épidermique me semble normale. Quand je vois l'engouement de cette semaine, je me demande si nous sommes les seuls à nous demander pourquoi cette mascarade a pignon sur rue dans cette université.Je ne crois pas que transformer un amphi en boite de nuit redonnera l'envie d'apprendre aux étudiants(il n'y a pas que Sarkozy qui peux citer Johnny!). Je ne crois pas en cette organisation qui raccole à outrance les étudiants pour les amener à aller à leur soirée proposant un simulacre d'intégration. Je ne crois plus en cette administration qui offre de plus en plus de liberté dans l'organisation de ces manifestations, et qui laisse d'années en années péricliter le domaine public de l'université. En tant qu'étudiant de cette université je n'accepte plus de payer aussi cher mon inscription et voir revenir mon argent sous la forme de tracts-papier-glacé vantant les mérites d'un Aula Magna Clubbing...Nous avons voulu informer de ces errements le maximum d'etudiants avec nos faibles moyens, par le biais de ce blog et en tentant de nous faire connaitre par voie d'affichage. Notre expression a été bornée par un arrachage de nos affiches par l'université. Cette semaine je ne peux que constater qu'à contrario l'association énergie etudiante bénéficie librement du droit de coller des affiches pour une soirée sur tous les murs de la fac. A nos yeux ces privautés allouées par l'université porte atteinte au principe d'équité, au droit de réponse, au pluralisme, et à la liberté d'expression. Nous avons voulu critiquer le fonctionnement de cette université, et nous nous apercevons que la critique est censurée...

           Pour finir cette brève acerbe, je voudrais preciser quelque peu nos buts. Nous souhaitons une réorganisation de l'université. Nous voulons que cesse la complaisance dans l'octroi de subventions. Nous voulons avoir la certitude que chaque étudiant pourra béneficier d'un traitement équitable. Nous voulons que le système de salaire supplétif que represente pour certains professeurs la vente des polycopiés cesse, car nous estimons payer suffisamment cher pour un service parfois minimum. Nous voulons que l'université affiche le bilan detaillé des subventions octroyées, afin que chaque étudiant ait conscience du coût de certaines manifestations.Nous nous sommes battus l'an passé pour que les jeunes qui rentrent dans le marché du travail ne soient pas considérés comme des sous salariés, nous voulons nous battre pour que cette université reprenne les étudiants en considération, TOUS les étudiants et non plus se décharger de ce travail sur une association défendant ses interêts au lieu de l'interêt général.

           Tout cela peut sembler un peu confus, mais il s'agit juste d'une réaction à chaud d'un étudiant exaspéré!A Bientôt pour des nouvelles peut être un peu plus enjouées!