samedi 31 octobre 2009

O.S.B.4 en mode vigie pirate


Edito :


Au printemps dernier, un mouvement social a éclaté sur l’ensemble des universités Bordelaises. A l’origine de ce mouve-ment : un décret d’application de la loi Liberté et Responsabilité des Universités menaçant le statut des enseignants chercheurs. Ce mouvement a été suivi par les étudiants, toujours inquiets de la menace que constitue cette loi pour un enseignement public et accessible à tous. En effet, ces étudiants ont vu dans la loi LRU une dynamique visant à mettre en concurrence les universités et leurs usagers, ils ont également dénoncé un mode de gouver-nance non démocratique qui transforme les présidents d’université en de réels managers.

Où en sommes-nous ?

En cette rentrée universitaire, un nouveau concept semble connaitre un franc succès au sein des Universités de Droit de France et de Navarre. Sans surprise, chaque université rêve de « son » élite. Pour atteindre ce « noble » objectif de prestige, voilà que fleurissent collèges de droit, for-mations sélectives et autres pôles d’excellence. Bordeaux IV n’échap-pant jamais aux effets de mode, sa nouvelle collection de la saison 2010-2011 possèdera sa pièce maîtresse : le collège de droit.
La nouvelle tendance : sélection-ner 10% de ses étudiants à l’issue de la L1 (environ 100 étudiants) pour suivre une formation d’excellence, Diplôme Universitaire à la clé.
La dynamique concurrentielle et donc sélective que craignaient les étudiants mobilisés semble donc bien fondée.

Doit-on jouer à tel jeu ?

Sous couvert d’une formation alléchante (mêmes enseignements que tout le monde, plus Culture juridique générale, Culture générale, Systèmes juridiques étrangers, Langues, Economie et gestion), il s’agit de réserver l’excellence universi-taire à une élite :
Pourquoi ces enseignements seraient-ils plus bénéfiques à quelques privilégiés qu’aux autres ?
Ensuite, qui dit « Diplôme Universitaire » dit adieu « reconnaissance natio-nale », bonjour frais d’inscription supplémentaires fixés arbitrairement (à la diffé-rence des diplômes d’Etat dont les frais sont plafonnés par un Arrêté Ministériel).
D’autre part, regardons la vérité en face : l’université voit ses effectifs augmenter sans pour autant bénéficier de moyens adaptés pour assurer efficacement sa mission de Service Public de l’Enseignement Supérieur (900 suppressions de postes l’an dernier sur l’ensemble des universités). Ne nous leurrons pas, l'université et les Écoles privées ne joueront jamais dans la même cour : elles ne disposent ni des mêmes moyens ni du même fonctionnement, elles n’ont ni la même nature, ni les mêmes objectifs. L’erreur de l’université consisterait à se placer sur le même plan et d'être en perpétuelle compétition avec elles. Les faits contredisent les discours : l’université a décidé de lutter pour son avenir en créant en son sein l’équivalent d’une école, prouvant par la même occasion qu’elle n’envisage son avenir que par sa déna-turation. Ceci malgré les serments, la main sur le coeur, des tenants de la prétendue salvatrice réforme de l’Université, à savoir la LRU.

L’O.S.B.IV en mode vigie-pirate
pendant que les porteurs du projet tâtonnent le terrain

Dès le conseil d’administration du 5 octobre, nous nous sommes opposés à la déclaration de politique générale du Prési-dent de l’université, M. Laborde, qui annonçait en filigrane de telles « innovations ».
Le 12 octobre nous avons saisi le conseil d’administration au sujet de ce fameux collège de droit, certains des membres du C.A. nous ont répondu embarrassés qu'il ne s’agissait que d’un projet sans certitude. Comment cela est-il possible alors que les mêmes ont approuvé la déclaration de politique générale de M. Laborde ?
L’O.S.B. IV a signé l’appel lancé par des professeurs opposés à cette formation élitiste et appelle tous les étudiants à en faire de même sur le site www.univ-deux-vitesses.org.
Nous refusons de collaborer à la création d’un diplôme universitaire payant. De plus nous constatons que les étudiants n’ont qu’un poids très minime dans les conseils d’administrations d’universités (merci la loi LRU). C’est donc hors du cadre institutionnel qu’il faudra s’opposer à ce type de formation.

Ne soyons ni attentistes, ni collaborationnistes
Réagissons !

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