vendredi 21 décembre 2012


Compte rendu UFR économie
20/12/2012

Au sommaire : une convention entre Bordeaux 4 et le DEJEP (Département d'études juridiques et économiques de Périgueux), un accord avec l’Institut (privé) supérieur de comptabilité d' Audit et de Finance de Casablanca (l'ISCAF), comment Bernard Pivot va s’incruster dans les maquettes des L1 éco-gestion ou le "Projet Voltaire", et test d'entrée dissuasif pour les Masters.

Le DEJEP fonctionne grâce à des subventions versées par la ville de Périgueux, mais celles-ci demeurent incertaines depuis 2007. En effet, un vide juridique existe, et est susceptible de de créer une forme d’insécurité pour le DEJEP. L’objet de la convention soumise par M. Combeau au nom du DEJEP est d’assurer un partenariat entre DEJEP-Bordeaux 4, et DEJEP-ville de Périgueux. Sans grands autres intérêts, sont évoqués l’augmentation tendancielle des effectifs périgourdins (+25%), la possibilité de créer une troisième année de licence AES (Administration économique et sociale) sur place (continuer d’inciter aux études supérieures les étudiants n’ayant pas les moyens d’étudier la troisième année à Bordeaux), et la perspective plus lointaine de créer un « Campus Périgord » qui regrouperait les formations existantes ainsi que de nouvelles formations. La convention est adoptée à l’unanimité, l’apéritif terminé passons à des choses plus sérieuses.

Depuis 15 ans, l’université Bordeaux 4 collabore avec l’ISCAF (Institut supérieur de comptabilité Audit et Finance), une école privée (si si !) qui forme aux métiers de la comptabilité à Casablanca. Petit à petit des zones d’ombre apparaissent. La nécessité que Bordeaux 4 assure la moitié des enseignements semble poser problème, la solution la plus discutée fût celle de la visioconférence qui est financièrement et techniquement applicable.
Un autre problème est celui du manque de coordination entre les formations Bordeaux 4 et Casablanca. Notamment, le déroulement des examens pose des problèmes pour poser les sujets (les épreuves devant débuter à la même heure dans les deux établissements), mais aussi pour les corriger. Il y a un manque de sérieux et de coordination clair dans ce système, où certains nombre de responsables semblent apprécier de conduire les yeux bandés, et si « l’intelligence rachète l’ignorance », encore faut-il être intelligent… D’où l’idée brillante de « dupliquer » la L1 et L2 d’éco-gestion à Casablanca afin de mieux contrôler les étudiants arrivants en L3 (actuellement enseignée à l’ISCAF). L’autre argument évoqué en faveur de la poursuite de cette coopération, est l’effet réputation positif que celle-ci aurait, ainsi que l’alternative proposée par cette école face à « d’autres écoles plus chères, financées par des capitaux américains, prises d’assaut par la petite bourgeoisie locale ». Bien évidemment aucune rumeur n'étant défavorable l’ISCAF ne court, c’est d’ailleurs pour cela que je le précise… De plus, l'institut d'administration des entreprises (IAE) touche 700 € par étudiant inscrit dans cette filière, un gain qui incite à poursuivre cette douteuse collaboration.

Concernant un changement dans la plaquette L1 éco-gestion, et en ces temps de fête, prenez garde à l’indigestion du « projet Voltaire ». Derrière ce nom mystérieux pouvant facilement nous évoquer un projet franc-maçonnique (dans cette perspective de construire, n’y a-t-il pas « maçon » dans « maçonnique » ?), ou une opération militaire française contre le Reich, se cache tout simplement une plate-forme d'autoformation en ligne... de français ! . Suite au déplacement du C2I en deuxième année, il fallait en effet trouver une matière de remplacement pour combler le vide d'heures de cours et de rémunération laissé par ce transfert. La formation se concentre sur le perfectionnement lexical et surtout grammatical, en intégrant cette formation dans le domaine du monde professionnel. En guise d’examen final une dictée (Bernard si tu nous lis), en guise de certification (non obligatoire) 30€ à payer. Le but de la Fac est-il vraiment d’enseigner à un niveau collège ? J’en doute, apparemment je suis le seul, en démontre le vote qui conduit à l’adoption. Est-ce de la provocation ? En tout cas comme Bernard Pivot le disait lui-même « A la liberté de provocation, répond la liberté d’objection. », j’objecte.

Enfin, l’initiative du jour est à l’actif du Master BFI (Banque et Finance Internationale), qui en a plus qu’assez d’avoir trop de vermine dans sa formation. Non vraiment, 50% d’échec en première c’est trop, et si nous y sommes pour rien alors sus aux étudiant. En grand amateur de mistigri (jeux de cartes aussi appelé le pouilleux) dont le but est de refiler aux autres une carte dont personne ne veut (je n’irai pas plus loin dans les détails des règles dont le présent compte rendu n’a pas rendre compte), l’idée est d’imposer un « test d’orientation » présentant un avis favorable ou défavorable (non déterminant) afin de décourager « les pouilleux » de s’inscrire en Master. Une prochaine réunion se fera pour élaborer un tel test qui s’appliquerait aux Masters BFI et d’économie également.

Sur ce s’achève la réunion.



mercredi 5 décembre 2012

Note de synthèse du président expliquant le budget


Comme promis dans le compte rendu, voici la note de synthèse du président de l'Université expliquant le budget. On peut y lire la difficulté du contexte, la stagnation des dépenses de fonctionnement alors même que les effectifs augmentent. On peut y lire également l'inquiétude des perspectives à venir quant à la dégradation de nos conditions d'études.








mardi 4 décembre 2012

Compte rendu du CA sur le vote du budget !


« A long terme, nous serons tous mort »
Ou comment les étudiants s’opposèrent “par plaisir” au budget.


             Le CA, en ce lundi après-midi, affichait presque complet.
Quelques personnalités extérieures ne prirent pas la peine de se déplacer, dont la mairie de bordeaux et la CUB qui confièrent leur voix  au président de l’Université ! Rien ne sert de rappeler notre hostilité sur la question du droit de vote des personnalités extérieures. Cette règle fausse le jeu démocratique et écrase un peu plus le poids des étudiants et des personnels. Ainsi, M. Lung disposait de trois voix quant son VP M. Dupuy en totalisait deux, soit un capital de cinq voix pour l’exécutif, une force de frappe a laquelle il faut ajouter la voix prépondérante du président en cas de partage des voix !  No comment.

        Tuons dans l’œuf le suspens immédiatement, le budget fut voté avec 2 abstentions, 5 contre et 22 pour. Nous reviendrons sur le débat et le vote du budget mais, avant cela, il convient d’évoquer le premier sujet à l’ordre du jour. Un sujet grave et sérieux, le harcèlement sexuel a l’université ! Outre, la présentation d’une procédure d’alarme en cas d’incident, montrant la volonté de l’équipe présidentielle de traiter avec sérieux (et juridiquement) la question, il y eut un vrai coup de gueule de la chargée de mission a l’égalité homme-femme. Mme Castaing rappela, à juste titre, que le harcèlement sexuel a la fac n’est pas une affabulation féministe mais bien une réalité abjecte surtout quant on apprend que des étudiants se masturbent en amphithéâtre (je ne fais que rapporter) ou qu’un prof de l'IEP a été interdit de BU pour y avoir harcelé une étudiante (l’ombre laissée sur cette affaire a  attisé notre curiosité, d’autant que le prof en question, si les faits sont avérés, s’en sort scandaleusement bien)...  Le règlement intérieur fut modifié pour intégrer un chapitre sur l’égalité homme-femme et la lutte contre le harcèlement sexuel ainsi qu’un article sur le bizutage (mise en conformité avec le Code pénal pour l’essentiel). Pour finir sur le harcèlement sexuel, l’une des difficultés est certainement d’en parler, mais l’important est certainement de ne pas se taire, il y a des interlocuteurs et désormais une procédure pour faire remonter l’information!

     Vint ensuite le débat sur le budget.
 Il y eut de tout: une barre de rire générale, une douche froide offerte par le rectorat, des épouvantails de dressés, des attaques pas toujours intelligentes ni à propos, bref un débat. Un débat ou la représentante du rectorat fit une intervention remarquée, expliquant chiffres à l’appui que certains calculs de la présidence étaient faux, que le budget était beaucoup trop optimiste, et qu’il ne fallait pas compter obtenir de l’Etat ce que l’on attendait de lui. Même si nous sautons toujours au plafond lorsqu’on entend de la bouche de ses représentants  que malgré tout ce dernier ne se désengage pas, l’important ici est de constater que l’année 2013 va être difficile. Le VP M. Dupuy se défendit avec vigueur, rappelant à nouveau la stratégie de l’équipe présidentielle à savoir « wait and see » ou, si je le retranscris plus fidèlement, mettre l’Etat devant ses responsabilités sans vraiment le faire. Il est tout de même incroyable, de s’entendre dire par le rectorat, le jour du vote du budget, que l’Etat n’assumera pas le financement nécessaire, alors même que le ministère n’a pas donné (selon la présidence) d’informations à ce sujet à la fac elle-même! Elle est belle l’autonomie, elle consiste à voir le rectorat mieux informé que l’université et  tirer les oreilles de cette dernière sur la gestion du budget.
Puis ce fut au tour des étudiants de prendre la parole et d’exprimer leur choix de voter contre le budget. Pour ma part, je pense que la stratégie suivie par la présidence est incohérente au vu de leur prise de position et des politiques qu’ils se refusent d’appliquer, que de devoir assumer un déficit et bricoler tout au long de l’année (via les DBM : décisions budgétaires modificatives, sorte de collectif budgétaire) revient a s’infliger le même sort qu’en cas de refus de voter ce budget. C’est en ce sens que je me suis exprimé. Si il est évident que la tutelle du rectorat serait douloureuse, cela enverrai un signal fort, d’autant plus fort si plusieurs universités se retrouvent dans le même cas. Ca la fout mal comme dirait l’autre si l’Etat se met à gérer de fait des universités auxquelles il a donné « l’autonomie ». Et n’oublions pas que nous vivons dans une démocratie représentative (très imparfaite, on peut même discuter de savoir si nous sommes en démocratie mais ce n’est pas tant le débat), et que si l’Etat assume la purge via le rectorat, cela se paiera dans les urnes… et ceux qui condamnent ce qui se passe auront le mérite de ne pas l’avoir eux-mêmes exécuté !
Malheureusement, ceux qui condamnent en paroles ne le font pas toujours dans les actes.
Peut-être est-ce de l’insouciance, certainement pas de l’inconscience, mais nous avons voté contre le budget. Ceux qui tenaient cette position le matin changèrent d’avis l’après-midi. Nous aurions souhaité, être davantage soutenus, espérons pour le moins que nous avons été entendus
  
Quant aux paroles qui blessent, celles qui consistent à dire, alors qu’elles sortent de la bouche d’un directeur d’UFR, que les étudiants arrivent en conseil avec des « idées préconçues », butés et incapables de changer d’avis, qu’ils « s’opposent par plaisir » ; j’en dirais ceci : elles nient purement et simplement l’investissement des élus étudiants, leur droit et leur capacité à prendre position et à ne pas se conformer à celles des autres membres du conseil. Ces paroles insultantes signifient en réalité que les élus étudiants n’ont pas leur place dans un CA si ce n’est pour se soumettre aux décisions des grandes personnes. J’estime que de tels propos méritent des excuses de son auteur,  et qu’à l’avenir, elles ne doivent jamais se reproduire. Les autres membres du CA devraient d'ailleurs s'en offusquer un peu plus . Enfin, nous conseillons à son auteur, le grand, l'illustre, le magnifique Doyen Brisson, s’il s’agissait d’un moyen de persuasion, de changer à l’avenir de tactique et d’employer de réels arguments de fond. Il s'illustra déjà par le passé par son mépris de la représentation étudiante en général, et d'OSBIV en particulier. Spécifiquement lorsque nous, simples étudiants, osions s'opposer aux choix qu'il estime être les bons.

Parenthèse fermée, revenons au budget. Optimiste ou pas, le budget voté augure les politiques à venir, lorsque la présidence ne pourra plus freiner la dégradation de notre université déjà bien amochée, ce sera les étudiants qui en premier en paieront le prix. L'Etat ne voulant plus assumer ses responsabilités financières, la seule variable d'ajustement existante sera l'autonomie sur la fixation des droits d'inscription et les numerus closus en première année ou en master 1. Nous nous opposerons avec force à toute augmentation des frais d'inscription, ainsi qu’à toute instauration de capacité d’accueil!  

Amertume, inquiétude et déception, telles sont nos sentiments aujourd'hui. Les étudiants sont tous concernés par ce qui se passe. Nous devons, pour défendre notre université, nous rassembler davantage, se tenir au courant et veiller au grain. En attendant, n'attendons rien!


PS: Le budget au complet est disponible sur ce blog, ainsi que sa note de synthèse (recommandée pour avoir un aperçu générale).
PS: Élections pour renouveler les représentants étudiants au CA ce jeudi 6 décembre!
Pour être crédible et représentatif, nous espérons que la participation sera plus forte qu'à l'habitude.