vendredi 19 avril 2013

CR CEVU du 9 avril


En ces premières chaleurs estivales, aller au CEVU relève plus d’un tête à tête avec Emile Louis , que d’une bonne bière en terrasse… l’UNEF l’a d’ailleurs bien compris, ses troupes désertant  ce magnifique conseil seulement deux mois après leur élection, enfin bref je m’égare. C’est cette fois ci à un plan en 6 parties que nous nous attaquons.

I Un collège fou fou fou :

On commence, comme c’est désormais la coutume, par un point NUB.  Et c’est le sieur Pujolar qui sera à l’honneur, comme le petit prince, notre cher Directoire de la NUB a chargé plusieurs personnes, dont lui,  de leur dessiner un collège. A savoir, la grande innovation, la structure intermédiaire au niveau de la formation, coincée entre les conseils centraux et les UFR du futur établissement.

Il s’agira donc de coordonner, et articulation ainsi que subsidiarité seront les maîtres mots de ce travail préparatoire. Articulation entre le collège et les départements d’une part, puis entre le collège et les différentes UFR le composant et enfin entre le collège et les conseils centraux. Plusieurs interrogations émergent sur la cohérence de cette future organisation, vite rassurées de main d’esthète par notre cher VP CEVU. En effet, tout cela étant très logique, les composantes gagnant en poids et en autonomie, il est normal de créer un collège qui aurait une vision stratégique d’ensemble pour la formation.

Comme d’habitude, on ne comprend pas grand-chose, mais ça ne sent pas très bon. En plus, c’est long, très long, extrêmement long et on en vient même à penser qu’on serait bien mieux dans un cours de droit fiscal, c’est dire. Cependant, nous finissons sur la composition des conseils de ces fameux collèges, et nous en profitons pour exprimer à nouveau notre farouche volonté de voir les étudiants bien plus représentés que ce que l’on nous propose à priori (6/30 cf compte rendu de diverses réunions NUB).  

II Les primes de match!

Si vous aimez voir les professeurs gênés ou énervés, il y a mieux que les réunions NUB, il y a les débats sur les primes de responsabilités pédagogiques. En effet, pour chaque responsabilité exercée, un enseignant a une décharge d’enseignement équivalente à un référentiel que l’université essaye de rendre homogène entre composantes.

Et c’est ainsi que les messes basses se mettent à fuser, pourquoi les directeurs de Du ont des primes dans les IUT et pas dans les UFR? Pourquoi tel co-responsable de masters a droit à 24h et pas à 12h comme ses confrères ?

Bref, réjouissant parfois, mais pas très intéressant somme toute.

III E-forme toi mon garçon, c'est bon pour ce que tu as !

Est venue par la suite la modification de certaines maquettes en droit et en éco, encore une fois à priori, pas de quoi organiser une assemblée générale. Cependant, comme déjà évoqué dans un CR de l’UFR éco, gestion et AES, on voit apparaître dans la plaquette du master économie appliquée un petit astérisque.

Et c’est là que le bât blesse, cette petite note de bas de page nous explique que le cours de probabilités et statistiques en M1 sera sur Internet. Déjà, on s’étonne de voir un cours obligatoire sur internet,  un cap est donc clairement franchi. De plus, on note que c’est le cours magistral qui est remplacé par de la formation en ligne et que les TD sont maintenus.

On s'interroge donc sur la logique de la chose, en outre nous ne disposons d'aucune explication sur le contenu concret de cette E-formation, on nous explique seulement qu'elle sera constituée de vidéos explicatives. On remplace donc un cours par des vidéos, très bien, mais le clou du spectacle est que l'on nous explique que c'est à cause du niveau catastrophique des étudiants que l'on met cela en pratique. En quoi remplacer un cours va-t-il faire augmenter le niveau ? Mystère... Réviser des partiels sur Youtube ne m'a jamais parut être un bon gage de réussite.

Nous demandons donc si c'est dans une logique d'économie que l'on teste cette nouvelle formule, indignés on nous répond unanimement que ce n'est pas le cas. Nous votons évidemment contre, évidemment ça passe, et nous restons sur un accord dissonant entre un cours en ligne sans contenu et des futurs travaux dirigés qui ne seront que difficilement articulables avec une E-formation qui ne sera plus la base de l'enseignement mais juste un complément. Nous avons à ce propos également demandé si ces supers "vidéos" ne pouvaient pas être un support au cours magistral plutôt qu'un substitut... Niet!

IV L3 AES à Agen, c’est très bien mais bon…

C'est ensuite l'épisode le plus mystérieux de notre belle après-midi d'avril, Mister Cazals, directeur du département AES, vient présenter son projet d'ouverture en 2013 d'une L3 AES à Agen. En résumé, cette L3 sera en cotutelle avec B3 (eh oui pas besoin de la NUB pour faire de la pluridisciplinarité...), basée sur les langues (anglais, espagnol) ainsi que sur la gestion et des bases juridiques (droit du taf et droit des entreprises). Elle vise à répondre à une forte demande du lobby du pruneau, qui veut recruter ses futurs cadres dans le tissu universitaire local, pour travailler à l'export.

De petites précisions sont importantes pour comprendre les enjeux de cette formation. Au delà du lobby du pruneau sus-nommé et des collectivités locales, qui cherche à avoir des licences semi-professionnelle au niveau local, l'antenne d'Agen a ses spécificités. 70% de boursiers, des cours en AES s’arrêtant à la L2, et un ancrage local assez fort. La création d'un débouché pour les étudiants en AES apparaît depuis longtemps comme obligatoire, du fait que ces étudiants d'une part, n'ont pas forcément les moyens d'aller poursuivre leurs études à Bordeaux ou ailleurs, et d'autre part peuvent se retrouver en conséquence à la sortie de la L2 sans diplôme. Quid de la continuité du service public sur le territoire ? Ce projet nous semble donc aussi bien sur le fond que sur la forme répondre à ces préoccupations.

Et ce n'est, à notre grande surprise, qu'après l'exposé de Mister Cazals, accompagné par son accolyte Mister Delbrel (pour l'anecdote il dirigera la commission sur l'amphi Bonnard), qu'une fronde commune des sieurs Brisson, Pujolar et Lung s'abattit sur cette Internationnal Pruneau Licence. L'engagement fut donné par le sieur Pujolar, qui opta pour un tactique très habile dénommée "je te fais un bisous, puis une fois ta garde baissée je te fous un coup de boule".

En effet, il commença par dire qu'au nom de l'équipe présidentielle il félicitait les personnes ayant élaboré cette formation, de par leur capacité à avoir négocié la co-tutelle avec B3, et de par la rapidité avec laquelle ils ont trouvé un financement des collectivités locales. Cependant il précisa qu'il ne fallait pas aller plus vite qu'un référé liberté, et que beaucoup d'interrogations demeuraient quant à la pertinence de la formation autant sur le nombre d'étudiants attendus que sur le contenu des enseignements.

Et là, c'était parti, le petit père de la fac de droit, le bien nommé Brissoniev, mit alors l'accent sur l'absurdité de la mutualisation de certains cours de L3 droit avec cette L3 AES, les AES n'ayant pas forcément le niveau selon lui. Ensuite, il interrogea la logique de cette offre de formation en critiquant le choix des matières enseignées et leur cohérence. Et il finit par dire que cette mutualisation de cours serait surement refusée par sa faculté.

Les banderilles plantées, la muleta posée, sieur Lung, saisit l'épée, et tenta d'achever le projet en expliquant que si L3 il y avait, ce ne pouvait être pour la prochaine année. En effet, s'engager auprès des collectivités était un pari risqué. Car si peu d'étudiants s'inscrivaient et que la formation était  annulée, ces dernières demanderaient à être réparées, la fac devant assumer ses responsabilités.

Et tout cela pour encore 45 minutes passées à pinailler pour un vote favorable à l'unanimité.... moins un.

V Conventions :

Le lot de chaque conseil qui se respecte, plein de conventions ! Youpi ! Alors, que dire à part que l'IUT  brille souvent par ces belles conventions leur permettant de faire dans le tiers monde, ce qu'ils ne peuvent pas faire en France faute de frais d'inscription posés par arrêté ministériel. Un petit master 2 pro à 5000 balles l'année au Pérou (salaire moyen 243 euros par mois), un petit partenariat avec une buisness school indienne lui aussi hors de prix. Rien de bien nouveau qui ne recevra pas nos voix.

Enfin, les élus OSBIV souhaitent beaucoup de réussite et de bonheur à la faculté de droit et à son doyen, pour leur tentative d'entrée dans le monde fabuleux de la formation professionnelle des avocats et autres professions juridiques.

VI Question diverse :

Une seule question fut posée, par nos camarades de l'Unef, sur le master dynamique africaine. En effet cette formation ne semble pas du tout répondre aux critères "normaux" d'un diplôme digne de ce nom. Nous ne nous étendrons pas en détail sur les problèmes de cette formation, et ils sont nombreux. Cependant nous serons à l'avenir extrêmement vigilants pour que les problèmes rencontrés par les étudiants cette année ne se renouvellent pas et que l'université assume ses responsabilités.

Et nous finirons donc ce compte rendu sur un proverbe africain :

Quand on est au milieu du fleuve, on n'insulte pas le crocodile.

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