jeudi 23 mai 2013

C.A., c'est vraiment toi !



Comme la tradition l'impose à chaque compte rendu, il convient de commencer par un bref tour d'horizon des représentants élus étudiants présents. Et justement, parlons-en de tradition ! C'est sûrement parce qu'ils sont trop occupés à la défendre, masqués, prêts à dérouiller, au matin des nuits folles, sous les bannières du printemps français, que les bigots du bleu blanc rouge (MET), sont encore une fois aux abonnés absents du conseil d'administration. Pas facile d'être dans l'opposition les gars...

La session plénière a tout d’abord débuté par l’adoption des statuts de l’Institut du travail, du Département des langues et de l’Institut d’Etudes Judiciaires. Puis, par la remise au domaine pour aliénation de biens mobiliers de l’Etat, d’une Peugeot 607 à l’origine destinée aux déplacements de notre président.

Après ces quelques formalités faisant consensus, la tension était palpable au moment d’aborder les questions relatives aux personnels. On pouvait en effet lire sur la convocation au conseil des sages, non pas de la rue Montpensier, mais de l’avenue Léon Duguit, que ça allait parler primes de responsabilité, dispositif d’intéressement et même d’augmentation des salaires du supérieur, en bref, de pognon ! La discussion a commencé par tourner autour de la motion joliment intitulée et on ne peut plus explicite : «  Pour une augmentation de salaires des enseignants du supérieur et contre le système individualisé des primes à Bordeaux IV ». Ce document rappelle entre autre que le point d’indice des fonctionnaires étant gelé depuis 2010, ces derniers doivent faire face à une baisse de leur pouvoir d’achat de près de 13% depuis 2000, alors que dans le même temps les primes se multiplient. Dès lors, l’accroissement des carottes visant à inciter les baudets, ânesses et autres ânons du corps professoral à chercher mais surtout à trouver, contreviendrait à « la revendication -  légitime - d’une augmentation des salaires pour tous ». Cet état de fait rappelé, avec lequel la présidence était plus que d’accord, ainsi que votre infâme OSBIV, un débat a débuté autour de l’intitulé de la motion. Le président a rappelé à juste titre que ce système de primes s’appliquait dans toutes les universités françaises, et que dès lors la mention « à Bordeaux IV » n’avait rien à y faire. Sacré autonomie des universités ! Elle nous ferait presque oublier que nous ne sommes pas seuls. Ah, la solidarité des travailleurs c’est plus ce que c’était ! M. Berr, un des dépositaires de cette motion, n’a rien trouvé à redire à cette proposition. Il a, avec pertinence, rappelé la nécessité de prendre de telles initiatives à un moment où l’on peut lire des conneries jusque dans Le Monde (si ça n’a pas toujours été le cas), qui nous incitent à embaucher des maître de conf et des chargés de recherche en « tenure track », autrement dit « en CDD avec évaluations externes au bout de six ans pour transformation en poste permanent» (http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/04/25/non-a-la-politique-du-rabot_3166485_3232.html). Face au relatif consensus qui semblait animer l’assemblée sur cette motion, le plus contestataire des doyens de faculté de droit de France et de Navarre a pris la parole.

Selon JFB, la prime de charge administrative et la prime de responsabilité pédagogique ne participeraient en rien à l’individualisation de la rémunération. Ce bonus ne serait qu’une juste rétribution pour des personnes courageuses assumant des responsabilités, et pouvant de bon droit, s’en mettre plein les poches. Penser le contraire ce serait se fourvoyer sur le rôle de ces carottes magiques. Cette intervention n’aura cependant pas suffit à convaincre les administrateurs chevronnés que nous sommes. Malgré l’abstention de M. Grisson et de M. Brard, la motion a donc été adoptée, amputée de la mention « à Bordeaux IV ». Un signe fort de protestation à la politique gouvernementale, comme un doigt levé bien haut vers les sœurs Papins, Geneviève et Marylise (mouillé, pour connaître le sens du vent et faire la girouette dans quelques temps ou quelques lignes).

Ensuite, a été abordé la question de la création d’un dispositif d’intéressement à la recherche. Pour mémoire, ce mécanisme vise à faire bénéficier les personnels des universités, d’une prime pour la préparation, la réalisation et la gestion d’opérations de recherche. Ce projet, présenté par M. Harmel, responsable de la direction des ressources humaines, vise à doter notre université de son propre dispositif d’intéressement. La raison, me demanderez-vous ? Et bien parce que la procédure prévue par le décret du 7 juin 2010, qui visait à remédier aux causes de l’inapplication du décret du 13 juin 1985, était elle-même inappliquée car jugée trop restrictive. Il devenait donc urgent de sortir de ce cadre réglementaire, et de doter l’université de son propre système d’intéressement. Au préalable, un groupe de travail a été mis en place au sein du Comité technique et du Conseil scientifique. Une fois approuvé par le premier, et aménagé par le second, il revenait donc au Conseil d’administration de valider le dispositif, et autant vous le dire tout de suite, le débat fut houleux. C’est bien normal, comme le disait Gabin dans Le Pacha « tu sais, quand on parle pognon, à partir d’un certain chiffre tout le monde écoute », et la ramène ! Ainsi, la conversation n’a non pas porté sur la nécessité d’un tel dispositif, ce sur quoi tout le monde semblait d’accord, mais sur la hauteur de l’intéressement pouvant être versé. Selon le dispositif, il était prévu que :

« _ les activités susceptibles d’ouvrir droit à l’intéressement peuvent être réalisées par les bénéficiaires au titre de leurs obligations de service ou au-delà de celles-ci ;

_ les sommes versés sont financées sur les ressources du contrat ;

_ la somme des primes attribuées ne doit pas dépasser 10% de convention recherche ;

_ le montant individuel ne peut dépasser 4000€ (brut) pour un contrat, 7000€ pour l’année ;

_ la liste des bénéficiaires et les montants sont proposés par le directeur d’unité, puis validée en conseil de laboratoire, puis soumise au conseil scientifique ;

_ pourraient en bénéficier les agents ayant directement travaillé sur le contrat y compris les BIATSS

_ la date d’effet de ce dispositif d’intéressement est fixée au 7 juin 2010 ».

            Très vite M. Grard a pris la parole pour dénoncer la faiblesse de l'intéressement prévu. En effet, selon Oncle Picsou, le montant de 7000€ et le taux de 10%, sont bien trop insuffisants par rapport au temps passé pour fournir certaines prestations intellectuelles. De plus, maintenir un intéressement aussi bas serait saborder l’université, car quelle serait incapable d'attirer des nouveaux chercheurs avides de flouze. Ce à quoi M. Lung a rétorqué que dans « enseignant chercheur » il y avait le terme « chercheur », qui indiquait qu'une partie de la rémunération perçue pour ce poste, reposait déjà sur les activités de recherche. Toujours selon lui, si ce dispositif pouvait constituer un encouragement à diversifier les prestations de l'université, il devait rester raisonnable. Malgré ces belles paroles, la plupart des administrateurs ainsi que la présidence, ont souhaité rehausser le pourcentage des primes attribuées à hauteur de 30%. N'étant toujours pas satisfait, M. Grard a menacé de ne plus mener ses activités de prestation au sein de notre chère université, mais en solo en tant qu'expert afin de se faire un max d'oseille. Cette sommation a fait l'effet d'une bombe au sein de l'assemblée, on n’avait jamais rien vu de tel depuis l'annonce de Mickael Vendetta de quitter la France si François Hollande venait à être élu. Chose qu'il n'a pas faite, hélas.

Le plus triste dans cette histoire, c'est que votre ignoble serviteur s'est opposé à ce dispositif rehaussé en votant contre, tout comme le nouveau chantre de la bogossitude au sein du CA, mais pas pour les mêmes raisons, vous vous en doutez. Malgré plusieurs oppositions, le dispositif a été accepté. Une simple remarque, n’est-il pas paradoxal de s’opposer à la généralisation des primes dans l’enseignement supérieur et de voter, à quelques minutes d’intervalle, l’augmentation de l’une d’entre elles, au mépris du seuil de référence règlementairement établi (10%) ?

            Cette séance mouvementée s'est terminée par un point « vie universitaire ». Nous avons appris la suppression de la semaine de pré-rentrée. La mise en place d'animations reviendra pour la rentrée prochaine aux UFR lors de la première semaine de cours, en collaboration avec le chargé de mission à la culture.

            Voilà en somme le déroulé de la séance du 29 avril 2013. Des paroles pour guider des actes, mais des actes pour contredire les paroles.

« Quelque chose en toi
Ne tourne pas rond
Un je ne sais quoi
Qui me laisse con…
CA c’est vraiment toi »

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