Voici deux textes des étudiants de l'ESPE, le premier est celui qu'ils ont lu devant leur conseil d'école mardi matin, le second est un résumé de ce dernier. Nous les publions d'une part pour les soutenir, et d'autre part car malgré un éloignement géographique, nous faisons tous partie du même bateau, de la même barque, pardon du même canoë...
Réussir
aujourd’hui, pas en 2016.
Nous
étudiant à l'ESPE d'Aquitaine manifestons aujourd'hui pour donner
un coup de projecteur à une situation déplorable qui n'augure rien
de bon pour la suite. Cette situation ne nous permet pas de préparer
sereinement nos concours ni de suivre notre formation en toute
quiétude. C'est pourquoi nous tirons ici la sonnette d'alarme.
En
effet, la rentrés 2013 s'est faite dans un flou inadmissible alors
que l'équipe de l'ancienne administration avait été désavouée au
début de l'été par le président de l'université et par le
recteur. Une administration provisoire a maintenu le cap tant bien
que mal et avec une grande volonté malgré des difficultés dont les
institutions que vous représentez au conseil d’école ne sont pas
exemptes de responsabilités. Cette administration provisoire s'est
appuyé pour ça sur le dossier d’accréditation qui avait été
validé par les différents CA des universités et par les deux
ministères de tutelle.
A
l'heure de faire des choix fondamentaux qui engagent pleinement
l'ESPE dans sa fondation et pour les cinq années à venir, une
majorité du conseil d'école a décidé de tourner le dos au passé
et à la richesse constitutive de l'ex IUFM. Ce choix c'est fait
contre l'avis unanime des étudiants et formateurs élus et présents
au CE, avec pour argument principal la nécessité d'un changement
tout en le reportant au prochain dossier d’accréditation de 2016.
Cette réponse a été ressentie par une majorité comme un mépris
clairement affiché.
Malgré
le ton rassurant de M. Lung dans son dernier courrier qui assure que
le projet d’accréditation sera mené tel quel, nous ne comprenons
pas les raisons qui vous ont conduit au beau milieu de l’année
universitaire, à placer en première position un candidat au poste
de directeur de l’ESPE qui ignore tout ou presque de la situation
locale. Candidat qui reconnait ignorer le contenu même du dossier
d’accréditation, n'avoir jamais pris contact avec les équipes en
place et qui déclare a posteriori ne pas avoir envisagé d’être
placé en tête... Et ce, alors qu’un des chefs de projet et une
équipe, dont vous avez unanimement reconnu la qualité du travail se
présentaient pour sa mise en œuvre.
Votre
décision prise dans une certaine urgence, (vous n’aviez jamais
rencontré le candidat que vous avez placé en tête malgré ses
demandes) représente de fait un désaveu cinglant pour l’équipe
en place (administration provisoire, responsables pédagogiques des
sites départementaux) engagée depuis des années dans la formation
des enseignants et à qui vous aviez confié la responsabilité
d’organiser la rentrée de cette nouvelle école, dans l’urgence
et les difficultés que vous n’ignoriez pas. Face à ce désaveu,
cette équipe démissionne et force est de constater que vous n’avez
pas d’autre solution que de lui intimer l’ordre de poursuivre son
engagement, dévoilant par là même l’irresponsabilité de votre
décision en conseil d’école. Si ce n’était le cas, pourquoi ne
nommez vous pas immédiatement une nouvelle administration provisoire
pour pallier ces démissions, sinon que vous n’avez aucune idée
des hommes et des femmes décidés à prendre la relève.
La
forte tension engendrée par votre décision rajoute de l’incertitude
aux difficultés récurrentes que nous connaissons depuis la rentrée,
oblitérant fortement nos chances de réussite. C'est pourquoi,
Monsieur le président de l’Université Montesquieu Bordeaux IV,
Monsieur le président du conseil d’école de l’ESPE, Messieurs
les présidents des universités partenaires de l’ESPE, nous vous
appelons à vous reprendre pour assurer dès aujourd’hui les conditions nécessaires à la réussite de nos études, de notre
formation professionnelle, de notre insertion professionnelle.
Requiem pour un émeutier (ou ma lettre au Père Noel)
Lundi les étudiants de l'ESPE, accompagnés d'enseignants, ont voulu faire entendre leurs inquiétudes auprès des différents acteurs de la futur NUB qui se réunissaient à Pey-Berland. Face à cette perturbation, le président de notre université de "tutelle", Yannick Lung nous a gracieusement accordé une demi heure de sa présence et s'est prêté à un numéro de langue de bois honteux. N'apportant aucune réponse à nos questions et se retranchant derrière le respect des textes, il a montré la limite de sa courtoisie.
Les étudiants après avoir fait du bruit devant la Mairie puis le rectorat sont retournés au PJJ où ils ont été une nouvelle fois arrêtés dans les escaliers. Ce qui ne les a pas empêché de faire un grand chahut. On notera que ce jour là, M. Nembrini, président du CE de l'ESPE et en charge du projet de la NUB n'a pas daigné se montrer alors qu'il nous avait fait savoir dans un premier temps qu'il accepterait de nous parler.
Face à cette situation de blocage et disons le de franche surdité, les étudiants et les formateurs ont décidé d'aller interpeler directement l'ensemble des membres du CE de l'ESPE en réunion à Mérignac ce mardi 17 décembre.
Les manifestants ont donc retardé la tenue du CE en s'invitant dans la salle de réunion. Après plus d'une heure d'échange entre les manifestants et principalement messieurs Nembrini et Lung aucune réponse claire n'avait été donnée pour calmer nos inquiétudes. Toutes les paroles de nos principaux décideurs se résumant à : un vote démocratique a été fait (c'est vrai) on ne doit pas le remettre en cause (ce que nous nous gardons bien de faire) et les équipes démissionnaires n'ont pas à démissionner elles doivent assurer leur responsabilité de service publique (même s'il est fait insulte à tout leur travail depuis de nombreuses années par la déclaration de vouloir faire table rase du passée). Sur ce point l'administratrice provisoire, Mme Jaubert a pu s'exprimer et a rappelé qu'elle avait déjà accepté ce poste dans l'urgence fin août alors que les mêmes décideurs n'avaient pas anticipé les incohérences de leur choix (déjà à cette époque) en évinçant de cette fonction l'ex directeur de l'IUFM. La décision du 5 décembre et les propos tenus alors étant un deuxième désaveux de l'ensemble des équipes pourtant à pied d'oeuvre pour sauver notre rentrée.
M. Nembrini a mis les manifestants dehors d'une façon quelque peu dénuée de respect en indiquant qu'il n'écouterait les revendications que de la part des élus une fois que le CE pourrait avoir lieu.
Le CE a eu lieu, il a écouté et a clos les conversations et le CE en affichant un mépris pour nos revendications (mépris malheureusement partagé par d'autre personnalités désignées par le recteur et dont l'attitude a dépassé la bienséance)
Nous n'avons donc à ce jour aucune certitude sur ce que va être notre rentrée de janvier, ni sur les améliorations pourtant nécessaires du tronc commun, ni sur les modalités d'une éventuelle maquette du semestre 2 mise en place pour palier les modifications de planning des concours.
Comme je suis un bisounours je crois encore au Père Noel....j'ai donc envie de lui d'envoyer une lettre pensant naïvement que lui au moins écoutera....
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