jeudi 11 avril 2013

Quand la NUB allonge la foulée, CR de réunions diverses!

Ces dernières semaines les choses se sont accélérées, et les réunions sur la Nouvelle Université de Bordeaux (NUB) se sont multipliées. A une cadence qui semble laisser certains de vos représentants étudiants sur le pallier. Et ainsi s’éloignèrent les promesses de campagnes, les bonnes résolutions, celles de siéger d’avantages pour faire taire a jamais les invectives des affreux osbiviens (voir graphique taux de présence). Peu importe, nous sommes la pour vous faire un petit état des lieux des dernières avancées sur la fusion des universités B1, B2 et B4. En effet, la NUB occupe tous les esprits des élus. Et comment pourrait-il en être autrement tant les manifestations s’enchainent : CA du 18 mars, assemblée de tous les élus du 28 mars, réunion des élus étudiants du 28 mars et réunion des CA du 3 avril. Un peu plus, et a ce rythme, notre participation relèverait presque du dévouement voir du sacerdoce! 

 Plus sérieusement, sachez tout d’abord que l’on commence à y voir un peu plus clair. La NUB se dégage de l’obscurantisme dont elle est entourée pour ne plus revêtir qu’un manteau de fumée blanche digne d’une élection papale. Ce qui est pour autant dévoilé n’emporte pas forcement adhésion. Et pour cause, sachez que nous ne sommes toujours pas convaincus par la pertinence et les vertus de la NUB. D’autres partagent notre perplexité, a tel point qu’il faudra une bonne dose de prières aux architectes du projet, pour pouvoir crier le 27 mai (vote définitif) : habemus NUBam ! 

Mais commençons par le début… Lors de l’assemblée des élus, la directrice générale de l’enseignement supérieur (S. Bonnafous) et le recteur nous firent l’honneur de leur présence. Et cette première de nous expliquer que nous avions tout à gagner à fusionner. De leur point de vue, en tout état de cause, cela va dans le sens du désengagement de l’Etat ; un seul interlocuteur les arrangerait bien. Mais c’est surtout la création d’un super champion qui les transcende. Un champion apte à affronter la concurrence des autres universités. Ce sera à qui répondra le mieux aux offres de financements de l’Etat. Un nouveau moyen de financer la recherche par les Idex et Cnie, une belle grosse logique d’appel à projet bien crado. Un nouveau moyen de maitriser l’offre de recherche ? A ce titre, le président de B1 se permit de rappeler que si l’on refusait la NUB, on pourrait tirer une croix sur l’Idex. Heureusement S. Bonnafous crut bon d’enchainer sur les sages paroles de Dean Lewis : « ce n’est pas du chantage !». Mais madame, cette pensée ne nous traversa même pas l’esprit! Nous qualifions ceci plus de menace, en effet en période de tensions budgétaires le chantage à l’idex équivaut à nous mettre un pistolet sur la tempe. Mais ce fut certainement le recteur le meilleur défenseur de la NUB : il ne dit mot de la matinée, mais passa son temps à sourire! 

Avant cela, il convient de vous le résumer, il nous fut présenté avec une célérité de parole déroutante l’état de la structure administrative ainsi que l’état du dialogue social. Pour ce qui est de la structure administrative, autant vous le dire, elle est d’une complexité qui ferait rougir de jalousie les fiscalistes et les économétristes. 7 pôles et 3 niveaux, ces derniers faisant apparaitre une bonne dizaine de conseils et composantes : un conseil d’administration et un conseil académique (CEVU et CS) constitue le premier niveau. Le niveau intermédiaire est compose des collèges et des départements de recherche et le troisième des composantes. Difficile de vous exposer cela par écrit mais l’essentiel est visible sur le site de B4 dans l’onglet NUB ! Mais que tout le monde se rassure, la subsidiarité sera la règle et non l’exception… Bizarrement on la cite souvent, mais on ne la voit toujours pas apparaître noir sur blanc. 

Quelques jours après, nous avons eu le plaisir d’être mangés à la même sauce lors de la réunion des élus étudiants de la future NUB. Unef gare à toi car les corpos seront en force dans le nouvel établissement… premier enseignement, en effet, bien que peu loquaces ces amis troubadours ayant plus leur place dans des BDE que dans des conseils démocratiques, sont malheureusement plutôt ultra-majoritaire dans les établissements qui composeront la NUB. 

Deuxième enseignement, la NUB c’est énorme ! Je me demande si à force de répéter le même discours depuis deux ans déjà, l’auto-persuasion à dut faire effet, les présidents ont l’air d’y croire à leur pluridisciplinarité. Mais non, mais non, la NUB c’est pas pour avoir de l’argent, c’est uniquement pour se rapprocher de l’idéal universitaire, « Universitas ». Bon, d’accord, ça aide pour un ou deux appels à projet, mais l’important n’est pas là, l’important c’est l’idéal ! La situation de la biologie est d’ailleurs assez révélatrice. Une matière qui sera affiliée à deux collèges, faute d’accord entre b1 et b2, cela laisse augurer de bonnes collaborations pour la suite. 

Troisième et dernier enseignement, attention à la représentation étudiante. Les collèges, qui traiteront de la formation, seront composés de 14 profs, 6 biats, 4 personnalités extérieures et 6 étudiants. Problématique, lorsque l’on voit qu’au CEVU, qui traite lui aussi de la formation, les étudiants sont 16 sur 40 membres et que les personnalités extérieurs ne démontrent qu’un intérêt assez limité pour les histoires universitaires (un taux de présence inférieur à celui du MET, c’est dire…). Il parait donc indispensable que nos chers présidents revoient leur copie à ce sujet. 

Et enfin, clou de cette ribambelle de réunions, la discussion des statuts de la future université, en assemblée de CA. A huis clos, ce fut un travail acharné article après article. Avec M. Dupuy a la baguette, la discussion fut parfois ennuyeuse, parfois enflamme, et il faut l’avouer a certains égards constructive. Parmi les interventions, nous retiendrons les quelques accrochages entre Mme Deboissy (professeur a B4) et le chef d’orchestre M. Dupuy. Cette dernière demandant notamment des garanties et éclairages sur la question de la répartition des moyens au sein de la NUB et son corolaire celle des modalités d’élections des membres du futur CA. Des questions qui ne trouvèrent de réponse faute de temps ou de réponses ! Mais la palme des interventions absurdes revient sans doute à l’adjoint au maire de Bordeaux M. Reiffers ancien directeur de cabinet de Luc Ferry, membre du Conseil d’administration de Bordeaux 4. S’il ne nous fit jamais le plaisir de sa présence au CA de Bordeaux 4 ou il a pourtant toute sa place, il nous fit l’honneur de traverser la place Pey berland qui sépare le palais Rohan du Pole Juridique et Judiciaire. Et quelle plaisir quant il nous a semblé qu’il découvrait, deux ans après le début du projet, la teneur de la NUB. Merci, dit-il avec aplomb et assurance, de m’apprendre que la ville de Bordeaux ne sera plus le partenaire de la NUB (l’article alors en discussion portait sur la désignation des personnalités extérieures au CA). Je préfère l’apprendre ici que dans le sud-ouest de demain, poursuivit-il. Et les présidents d’universités a la tribune de lui expliquer gênés le comment du pourquoi. Magistral, M. Reiffers fit du boudin, se leva tout sauf discrètement et s’en alla, en prenant le soin de claquer la porte ! 

La discussion article par article révéla plusieurs choses : les statuts sont vagues et laissent beaucoup de place au futur règlement intérieur, dont la rédaction viendra après l’adhésion à la NUB. Oui mais de bons statuts sont des statuts souples mais en même temps rigides. Voila qui plaira aux constitutionnalistes ! Quant aux possibilités de décentralisation qu’ils pourraient laisser entrevoir, force est de constater que rien ne les garantit. Enfin, cette version 1 des statuts reste précaire tant elle se fond dans le moule encore en projet, d’autant que celle-ci ne sera votée qu’a l’été. Instabilités, incertitudes, risque d’exacerbation des défauts de la gouvernance type LRU ; les mauvais points du projet restent prégnants face aux gains qui nous sont promis. 

La NUB n’a pas fini de faire parler d’elle, et nous reviendrons vers vous car la discussion des statuts n’est pas terminée. L’heure fatidique arrive pourtant à grands pas, et le 27 mai sera le jour de verite. C’est alors que chacun devra prendre ses responsabilités. Et au CA de Bordeaux 4, si les jeux ne sont pas faits, il est certains que le mouvement de la balance tient entre les mains de quelques uns dont la position semble ne pas être fixée ! Pour notre part, nous pensons que la bataille a mener ne se trouve pas dans la NUB, mais dans la fusion des volontés pour exiger des moyens convenable pour l’Université. Mutualiser les efforts pour redonner de la gueule a l’Université, voila une ambition pragmatique pour la formation et la recherche.