lundi 6 mai 2013

UFR Eco-Gestion-Aes


  Un, deux, encore deux, trois, quatre, cinq, aïe ça coince, ou non paf, six. Il est 09h05. Voilà le nombre de personnes présentes en ce début d'UFR. Sur 40 c'est un bon début. La porte s'ouvrira encore quelques fois mais nous ne doublerons pas nos effectifs.

Commençons.

  Ah non la porte s'entre-ouvre à nouveau, et c'est une surprise, quelle surprise, un représentant de l'association Esprit étudiant redécouvre l'UFR éco, sans être vulgaire on pourrait presque dire qu'il se déniaise à nouveau, tellement il brilla peu par sa présence en ce conseil. Bon on ne parlera pas du Met qui a clairement déserté l'UFR il y a plus d'un an au profit notamment du « printemps français » et d'autres activités proche de l'homophobie.

Aparté terminé, on recommence.

  Autant vous dire que l'ordre du jour est entaché par l'intitulé « DU Défense par M. Frigant » et nous ne savons pas vraiment quelle bête immonde en sortira -le DU bien-sûr. Mais M. Frigant est en retard, il est près de nous mais dans la salle à coté où a lieu « un déjeuner d'équipe » et où ça braille fortement (divergences sur la N.U.B ? Sûrement).

Pour combler son absence, M. Blancheton -le patron de la maison- en profite pour nous expliquer le déroulement de la pré-rentrée, cette année pas de longues journées aux contenus un poil redondant, mais une journée ou même une matinée uniquement. Alors pour :

° les L1 éco :
lundi 16 septembre pré-rentrée
mardi 17 reprise des cours
° les L2 éco :
mardi 17 pré-rentrée
mercredi 18 reprise des cours
° les L3 éco :
mardi 17 matin pré-rentrée
mardi 17 aprèm cours
° les L1 AES :
lundi 16 pré-rentrée
mardi 17 cours
° les L2 et L3 AES :
mardi 17 matin pré-rentrée
mardi 17 aprèm cours

Pour les masters, les directeurs décideront.

Le patron -toujours- nous fait ensuite un bref récapitulatif des projets en cours de la faculté d'économie-gestion-aes et les nouvelles ne sont pas toutes réjouissantes... D'autant plus lorsqu'elles sont commentées par l'éminence grise du Medef, Mister Degos.

Depuis le début nous soutenons le projet de création d'une L3 AES à Agen, mais depuis le dernier CEVU et les nombreuses critiques faites à son encontre, une chose apparaît. Le non-respect de l'institution qu'est L'Ufr éco, et plus gravement le non-respect du processus démocratique universitaire. En effet, malgré les critiques, le projet fut adopté par le CEVU avec une seule voix contre, ce vote laisserait donc penser que le projet fait finalement consensus, et que le processus doit continuer c'est-à-dire passer devant le prochain CA... Mais non. Le Seigneur Blancheton s'en insurge, et ce à juste titre. Il nous dit qu'il ne comprend pas, surtout que la présidence -par le biais de ses très nombreuses effigies- se permet de le laisser dans l'ignorance, et tous les membres de l'Ufr sont dans la même situation. Devrions-nous par cette absence présidentielle, voir un manque d’intérêt certain pour sa propre institution, alors que le projet NUB bat de plus en plus de l'aile (Bientôt la chute?).

Le projet Voltaire n'avance pas alors que lui aussi est passé devant le CEVU, M. Blancheton avait rendez-vous ce jeudi 2 mai... Ne nous cachons pas, on espère que ce projet quant à lui restera mort né.

On nous parle aussi d'une réflexion autour de la mise en place d'un master II « vin et spiritueux ».


« Putain d'intellos arrêtez de venir vous pavaner ! »

  Une fois ce récapitulatif terminé nous passons à « la consultation des copies ». On nous explique que ce projet a pour objectif de limiter le nombre d'élèves allant consulter leurs copies. Seuls les élèves ayant entre 0 et 10 pourront consulter leurs copies, mais ils devront au préalable s'inscrire sur internet, car certains enseignants en ont marre que seuls les étudiants ayant obtenu de très bonnes notes viennent voir leurs copies. Je -allégorie d'OSB IV- demande dans un intérêt pédagogique que soit augmentée à 12 la note plafond et non pas 10, pour permettre de comparer entre une copie à 9 ou une à 11, etc... Mister Cazals me rejoint -belle allégorie que je suis, et finalement ce projet est accepté à l'unanimité. Pourront donc consulter leurs copies les étudiants ayant obtenu entre 0 et 12, et s'étant inscrit sur internet. Cela va être mis en place dès cette session d'examen, espérons que la faculté a prévu de communiquer dessus, sinon il risque d'y avoir des surprises.

Ensuite, on nous parle d'une convention entre le DEJEP (l'antenne de Périgueux) et le lycée Laure Gatet, qui serait une passerelle entre les L1 Droit et Aes et les BTS de ce lycée. Projet intéressant, mais là encore la mascotte du capitalisme, paternaliste de surcroît, en fait trop, intervient sur tout, sait tout, conseille sur tout... Unanimité.

Passons au DU défense nationale qui s'appelle finalement « connaissance de la défense nationale », car M. Frigant est enfin arrivé. Sortez les violons. Projet formidable, soutenu par la présidence, destiné aux grandes entreprises du secteur aéronautique de la région, de grandes perspectives d'avenir. Les cours seront en parti fournis par les officiers de l'armée à titre gracieux mais vu que c'est illégal, on cherche une parade, comprenez par là un vide juridique. Là encore l'éminence grise du Medef s'emploie outre mesure, « allez sur ça », « pensez à ça ». Comme d'habitude le projet est fait dans la précipitation, il faut que ça ouvre à la rentrée (on va y revenir), donc le budget n'est pas terminé, la faculté doit se prononcer uniquement sur le volet pédagogique. Vous allez rire, si si promis. Nous votons : 4 contre (Nous + Unef), 8 pour. Ce qui fait 12 voix, procurations comprises, il y avait donc dans la salle 7 votants (dont 5 avec une procuration). Elle est belle la sacro-sainte démocratie représentative.

Revenons quelques instants sur ce DU et la L3 AES à Agen.

La L3 Aes est un sujet construit et réfléchit tout au long de l'année par la faculté d'éco-gestion-aes, où l'Ufr a été informé mensuellement des péripéties (et avancées), que le CEVU a approuvé, qui devait naturellement passer devant le CA du 29 avril, et bien non. Le projet est donc officiellement reporté, et officieusement on attend de voir car si on rentre dans la NUB (oh con, on n’espère pas !)... C'est intéressant à plusieurs égards, nous étions conviés la même semaine à une réunion de formation des élus étudiants. Lors de cette journée, le président de l'université Yannick Lung nous a martelé que finalement, malgré la LRU, le président de l'université n'avait que des pouvoirs limités. Au-delà de l'énormité que constitue cette affirmation, ce cas nous démontre totalement l'inverse. Un projet discuté depuis belle lurette, adopté par un UFR et un conseil central, répondant à de bonnes motivations de développement du service public sur le territoire se voit tué dans l’œuf unilatéralement par une présidence qui ne trouve pas digne de  le faire passer en CA. Entendez par là la mort du projet, les délais étant bien trop réduits pour qu'elle voie le jour à la rentrée prochaine si elle est adopté en juin.

Quant à ce DU « défense nationale » qu'on nous pose là, tel un coprolithe en Ufr, le projet n’a rien de finalisé surtout financièrement. Et lui, obtient un passe-droit et passera au CEVU du 14 mai, pas de soucis, en nous disant qu'il ira au CA suivant, tout roule.

Peut-être que je dérape et dérive, mais Messieurs Blancheton, Cazals, et autres, ne vous sentez-vous pas pris pour des cons ? Deux choses : soit ce DU obtient un passe-droit car il émane de l'équipe présidentielle elle-même, soit ce « passe-droit » provient d'un changement de cap de la faculté d'éco qui souhaite désormais privilégier des DU au désenclavement universitaire de certaines régions. 

Et que l'on ne m'explique pas que c'est parce que les effectifs espérés sont différents, car dans le cas de la L3 était espéré entre 15 et 25 individus, et dans ce DU 15 individus également.

Les révolutionnaires virtuels en Asie


Voici un petit article relatant un projet sur la blogosphère contestataire à travers le monde, que OSBIV soutient depuis maintenant un an. En perspective plusieurs actions sur BIV l'an prochain à ce sujet. Bonne lecture !


L’article qui suit est la conclusion de notre travail documentaire sur les révolutionnaires virtuels en Asie. Il s’apparente à un premier bilan de notre expérience sur ce sujet. Quatre mois et douze jours d’interviews, de recherches documentaires, de rencontres et d'échanges. Quatre mois et douze jours ou la première partie de notre périple. Quatre mois et douze jours que nous n'oublierons certainement jamais…  

L’Asie. Un continent vaste, des cultures diverses. L’empire du soleil levant s’est en effet construit via la migration d’une pluralité d’ethnies. Le Laos par exemple compte ainsi plus de cent cinquante minorités. A l’instar du Cambodge et du Vietnam qui en rassemblent respectivement autour de cinquante. Des langues, des croyances et des rites différents; une richesse incroyable difficile a amalgamer. L’histoire participe à cette diversité. D’abord parce qu’elle a favorise les flux migratoires. Aussi car elle a été le témoin de conflits profondément marquants, influents sur le comportement actuel de la population. L'indépendance de l’Inde, la guerre du Vietnam, le génocide khmer résonnent toujours dans chacun des états. Une histoire relativement récente qui contribue au caractère différent de ses habitants. Pourtant les luttes de cette nouvelle génération de blogueurs sont similaires. C’est l’expression développée qui diffère ; comme un miroir de cette diversité culturelle. Blogueur Sans Frontiere écrit : « la corruption, le népotisme, les dérives d’un pouvoir non démocratique sont régulièrement dénoncés par les blogueurs ». En Inde, la corruption est ainsi le problème majeur décrit par les internautes locaux. Non qu’elle soit inexistante dans le reste du territoire asiatique ; mais parce que l’Inde reste la seule réelle démocratie des pays en voie de développement du continent. Elle s’ouvre donc à une autre possibilité d’expression qui décide de se tourner vers ce fléau commun. Parallèlement les régimes autoritaires et dictatoriaux influent aussi sur l’expression du « blogging ». Au Laos, le gouvernement endoctrine et entretient la population dans une ignorance étrange. Une peur de l'éducation qui se transmet ; la croyance d’un esprit qui s'échauffe au contact d’une trop grande culture. Les bases d’une cyber révolte sont ainsi avortées. Au Vietnam, les armes du parti sont moins grégaires. La révolte existe mais l'éducation est contrôlée. Dans l’un des douze pays « Ennemis d’Internet » (RSF), la censure est omniprésente et terrifie ses habitants (suivant le modèle de sa grande sœur la Chine). Ainsi, l'année précédente, cinq blogueurs ont été arrêtés et risquent jusqu’à vingt ans de prison pour « propagande contre la république socialiste du Vietnam ». Parce que le gouvernement bafoue un droit humain inaliénable, il motive ses habitants à réagir. La population utilise des formules détournées sur un cyber espace ultra contrôle. Un autre moyen d’expression ; un moyen d'éviter le système pour exprimer les problèmes actuels lies a la pauvreté, aux écarts de richesse ou à l'éducation. Le poids de ces révélations est de plus en plus important à l'échelle planétaire, l’Asie s’affirmant comme le nouveau centre économique naissant.
A l’aube du XXI e siècle, la situation géopolitique mondiale prend un tournant majeur. L'hégémonie américaine est affaiblie laissant place à une nouvelle configuration tournée vers l’Asie Orientale. Un décentrage du monde de l’Atlantique vers le Pacifique. La cartographie traditionnelle est donc à revoir. L’Asie se présente comme un nouveau moteur de croissance. Non sans conséquence : une amélioration moyenne donc relative du niveau de vie. La société asiatique va pouvoir s’ouvrir, s’ouvrir notamment aux nouvelles technologies tel qu’Internet. En découle, l’apparition de cyber-dissidents. A contrario, ces « révolutionnaires virtuels » ont aussi un impact positif sur cette société prônant son amélioration constante ; une relation de réciprocité entre dynamisme politico économique et blogueurs. Aujourd'hui, l’Asie compte plus de  cent cinquante trois millions d’utilisateurs Facebook, une augmentation significative d´environ quarante cinq pourcent par rapport à l'année dernière. L’effet domino est un des responsables de ce boom; une sorte de mimétisme des pays moins développés sur des pays voisins tels que Singapour, la Corée du Sud ou encore le Japon. Aussi, une coopération et une solidarité forte parmi ces activistes du net est à prendre en compte. Ils représentent à eux seuls une véritable communauté. Cette volonté de partages et d'échanges se reflètent au travers d'événements organises a une échelle continentale. BlogfestAsia, festival réunissant depuis quelques années les blogueurs d’une quinzaine de pays d’Asie, en est l’exemple flagrant. A cette occasion, il est possible d’observer une hiérarchie au sein de ces blogueurs, certains ayant des voix plus légitimes que d’autres. Ces différences internes s’effacent  néanmoins au profit d’une caractéristique commune : les blogueurs, des jeunes éduqués souvent issue d’un milieu favorisé. L'accès à Internet semble alors réservé à une certaine classe. Les règles ne changent pas, une révolution passe le plus souvent par une élite en éveil. Internet et les blogs sont leurs nouvelles armes d’action.

La liberté d’expression demeure ainsi un droit fondamental, objet de lutte pour certains blogueurs asiatiques. Paradoxalement une généralisation théorique peut aussi apparaitre comme un ethnocentrisme occidental. « Certains enfants en Asie doivent choisir entre payer le bus pour aller à l'école et manger le midi » nous disait Hanny Kusumawati, fondatrice d’un mouvement sociale promouvant l’éducation des enfants indonésiens (http://coinachance.wordpress.com/). L'idée que la globalisation se traduit par une exportation de la démocratie s’affirme alors comme utopique. Il est en effet difficile de choisir une lutte de l’esprit quand les besoins fondamentaux de l’Homme ne sont pas assouvis. Une hiérarchisation naturelle s’impose alors.  

Morgane Dumas
Pauline Soubie Ninet

lien vers leur blog : http://lesrevolutionnairesvirtuels.tumblr.com/