Préambule
Absent lors de la CFVU de rentrée pour cause d’organisation
de la soirée d’ouverture des Campulsations se tenant le même jour, je fais en
ce jeudi 16 octobre mon retour dans l’assemblée. Je suis tout excité. Pour de
mauvaises raisons, il est vrai. Attendons pour y revenir.
Introduction
générale
Après 20 minutes d’attente, le suzerain Ἀχιλλεύς ouvre la
séance, en excusant la non-participation à cette CFVU de Monseigneur Manu 1er,
roi des serfs de l'université de Bordeaux. Avant d’entrer dans le vif du sujet,
le suzerain Ἀχιλλεύς donne à l’assemblée plusieurs informations dont deux
retenant plus particulièrement notre attention. La première, correspond à la
mise en place d’une formation à la « pédagogie » pour les nouveaux
maîtres de conférences de l’Ubx. Cette formation évitera peut-être d’assister à
des cours où l’ennui et l’inintérêt sont les choses que l’on retient en
priorité. Néanmoins, celle-ci sera
facultative. La seconde information, c’est l’annonce d’une formation des
élus étudiants le 7 novembre, pratiquement un an après notre élection, et donc
à mi-mandat. Il est important d’être en
avance.
A 15h00, commence –véritablement- la CFVU par l’habituelle
adoption du PV. M. Dupuy demande si une analyse fine des effectifs au sein des
Collèges a été faite, et M. Puard lui répond que celle-ci va intervenir très
prochainement lorsque nous évoquerons les
capacités d’accueil. Tremblez, le
tirage au sort arrive. Après quelques légères modifications prenant
néanmoins un peu de temps, nous arrivons à une unanimité.
Tome 1 :
Mascarade de démocratie universitaire (ou scénario raté - première)
Lorsque le suzerain Ἀχιλλεύς énonce « Orientation
stratégique de la procédure d’accréditation de l’Offre de formation », je
bous. Après une brève présentation de sa part, je prends la parole pour mettre
en avant l’absurdité de nous avoir réunis en ce jour. Je m’explique. Pour cette
CFVU, aucun des membres de l’assemblée ne dispose du moindre document lui
permettant de « découvrir » en amont les dossiers que nous allons
traiter, et surtout sur lesquels nous devons délibérer. Le suzerain Ἀχιλλεύς
m’explique qu’il n’y avait pas d’intérêt à nous envoyer un powerpoint car on ne
l’aurait pas compris, qu’il va tout nous expliquer. Tou Tou Tou You Tou. Le secrétaire-général de l’armée des
politiciens en herbe mais aux dents longues –pour être plus explicite, l’Unef-
souhaite lui aussi que les deux points à l’ordre du jour où nous devons statuer
soient supprimés. Refus de la présidence. Le suzerain Ἀχιλλεύς reprend la main
et commence à expliquer cette « Orientation » et ses conséquences.
Pour qu’on comprenne mieux, celui-ci lit à l’Assemblée son powerpoint, celui
qu’il n’a pas voulu nous envoyer. Cherchez
l’erreur. Après une question un peu agressive de ma part, il me répond
qu’il y passe ses nuits, que le délai était trop court. Très bien, alors
décalons ce point à une autre séance, mais le suzerain dit non. Je décide de ne
pas lui offrir de mouchoirs. Lors de cette CFVU notre suzerain se transforme en
Thatcher, il a raison, nous avons tort. Il continue sa présentation et met en
avant les axes de cette « Orientation » :
-
- Une
ambition pour la formation
- Organiser la réussite des étudiants
- - Favoriser la professionnalisation et l’insertion
- - Renforcer le pilotage de l’offre de formation
- - Promouvoir la qualité de la pédagogie et
l’innovation
- - Maîtriser et développer les usages du numérique
Pour faire simple, à la fin des « débats » on
devra statuer si nous sommes d’accord pour favoriser ces axes au sein de l’Ubx.
Je lui demande donc qui peut-être contre de si jolies perspectives ? Le
suzerain vexé trouve que je lui fais « un procès d’intention ».
Plusieurs personnes prennent la parole, surtout des enseignants pour demander
des précisions, des exemples. Du côté, étudiants soit un tiers de l’Assemblée
personne ne participe aux débats car nous ne possédons pas d’informations
nécessaires. Les échanges durent longtemps, pour ne pas dire plus, et sont
souvent peu ordonnés.
Ces
« axes » si beaux et cette « Orientation » si belle, je demande
au suzerain Ἀχιλλεύς comment va fonctionner cette stratégie avec les coupes
budgétaires touchant l’Université (10% de budget en moins, et 55 gels de
postes) cette année, mettant en avant que la suppression de postes
d’enseignants, et de personnels plus généralement œuvre rarement en faveur
d’une amélioration de la réussite des étudiants et de l’innovation pédagogique.
Après quelques secondes de réflexion, pour lui, pas de soucis cela sera financé
par l’IDEx, enfin normalement, et il rajoute que sur l’Ubx 2 ingénieurs auprès
de la MAPI (cf plus bas) vont être embauchés. Après un calcul rapide : 2 – 55 = -53… Un blanc s’impose.
Après quelques échanges, il annonce que nous allons voter.
Le secrétaire-général de l’armée des politiciens en herbe mais aux dents
longues et moi-même contestons la légitimité du vote. Le suzerain nous réplique
que si nous nous sentons incapables nous ne sommes pas dignes de notre titre
d’élu, et qu’il serait meilleur de démissionner. Je lui rétorque que moins mon incapacité d’être élu, c’est surtout sa
démocratie qui doit démissionner. Un enseignant va dans le sens du
suzerain. Mais M. Cogné abonde dans notre sens, et déclare qu’elle aussi
considère qu’il n’y a pas assez d’éléments pour statuer car pas assez de
support, tout comme M. Valero. Le suzerain déclare que les gens se sentant
incompétent n’ont qu’à pas participer au vote. Du grand n’importe quoi.
Dans l’Assemblée, on sent de la fatigue et de
l’incompréhension. Surtout que pendant les débats un autre point de l’ordre du jour
a été intégré à la discussion. Au vue de la fatigue on nous propose une petite
pause clope, je ne dis pas non, mais c’est légèrement hallucinant. A notre
retour dans la salle des actes de feu-BxIV (qui deux jours avant a vu la
débaptisation de l’amphi Bonnard), personne ne sait si nous allons finalement
voter, et ça a l’air pareil dans la présidence. Mais à 17h45, c’est décidé,
nous allons voter. Résultat : 4
contre (OSB IV et Unef), 12 abstentions, et 16 pour.
Lors de ces débats parfois un peu houleux le VPE pourtant
rattaché à l’équipe présidentielle ne possédait lui non plus aucune
information. Opacité ? Mise au ban ? Condescendance envers les élus
étudiants ? Personne ne sait, mais l’avantage avec la lui c’est qu’il ne
se plaint pas. André Gorz parle lui d’une
« société de valets ».
Tome II : Bis
repetita (ou scénario raté – deuxième)
Là encore, nous allons devoir statuer sur la
« Stratégie et le plan d’action de la Mission d’Appui à la Pédagogie et à
l’Innovation » (MAPI) et cela bien évidemment sans document. Je reconnais
le premier que ce cas est un peu différent car la MAPI est connue des membres
de l’Assemblée car leur a été présenté en juin, mais le problème est une fois
encore le même. Si nous voulons que la
CFVU soit un véritable lieu d’échanges, de débats et démocratie, ces membres
doivent posséder des informations et des supports en amont. Il est tard,
les échanges rapides, nous allons donc voter.
Résultat : 4 contre (pour la forme de cette CFVU), 6 abstentions,
13 pour. On constate que l’heure tardive fait perdre des représentants.
TOME III : La
sécurisation juridique des stages
Ce point est un point d’information qui finira par être très
intéressant, même si nous ne possédons point de document en amont. Nous avions
déjà été informés de cette sécurisation juridique des stages en juin, mais nous
avons cette fois-ci plus d’informations. Il y a au sein de l’Ubx, 11000 stages
en formation initiale dont 5500 en DSPEG. Le porteur de projet est en train de
réaliser un guide juridique qui est pour l’instant de 140 pages mais évoluant
chaque semaine. Depuis une loi du 12 juillet 2014, le stage « est
obligatoirement réalisé en vue d’obtenir un diplôme ou une
certification », et ni les doctorants, ni les étudiants en D.U ne peuvent
en réaliser. La gratification est obligatoire à partir de 8 semaines de stages
et s’élèvera à 523€ à partir du 1er septembre 2015. Les débats
mettent en avant que les stages optionnels sont très compromis pour le futur,
et le suzerain considère que c’est une « loi à contre-courant ». La
dernière représentante inter’assos dénonce le fait que l’université accepte de
faire des conventions de stages illégales dans certaines formations. La
présidence est consternée. En effet, il s’avèrerait que notamment en psycho,
les conventions de stage soient illégales dans la mesure où celles-ci actent la
non-gratification des étudiants. Consternant.
Critique d’un
scénario déroutant :
Outre ses activités d’enseignant-chercheur, le suzerain Ἀχιλλεύς
est aussi un scénariste de bande dessinée à ses heures perdues. Pour un tel
auteur, nous trouvons navrant le scénario de cette CFVU où une majorité des
membres de l’Assemblée dénonce le manque flagrant de démocratie et de respect
de l’élu. Espérons le prochain tome plus
réjouissant.
Il est 19h04, il est donc tant de clore ce chapitre.