mercredi 1 juillet 2015

CFVU du 18 juin : un conseil sans appel, ou sans général

Acte introductif : Excuses plates ou plates excuses

Ô toi, cher lecteur, excuse-moi de mes dernières absences dactylographiées mais une main cassée m'a empêché d'écrire des comptes-rendus lors des deux dernières CFVU et du dernier CAC, mais rassures-toi il ne s’est rien passé de choquant hormis le fait que ton serviteur, un brin libertaire, s'est offert le luxe d'être élu à la commission disciplinaire de l'Université de Bordeaux sous le regard désabusé de Monseigneur Manu 1er, roi des serfs de l'université de Bordeaux.

Acte I : Parlons formation

Le suzerain Ἀχιλλεύς lance cette CFVU en s'excusant du fait que nous ne procéderons pas au vote du PV de la dernière séance (et aussi de celle d'avant) car ils n'ont pas pu être rédigés à temps. C'est la dernière séance de l'année et cela se sent, peu de monde est présent le quorum est difficilement atteint (et ce grâce aux procurations) et surtout il y a une volonté d'avancer rapidement.

Le premier acte important concerne le « Diplôme Universitaire (D.U) transverse d'insertion professionnelle ». Ce DU a pour objectif une meilleure insertion professionnelle à la fin d'une licence et pour cela en contrepartie de frais d'inscription à 500€ par étudiant, les heureux élus apprendront à faire des CV et à accéder à des stages longs (entre 4 et 6 mois). Concernant ce DU plusieurs problèmes se posent :

·         premièrement : naïfs que nous sommes, nous pensions que les diplômes de l'université (licence, master, doctorat) étaient de véritables passeports pour l'emploi
·         deuxièmement, nous ne comprenons pourquoi des étudiants devraient payer cette « formation » alors que la DOSIP (par exemple) propose des ateliers gratuits pour notamment construire son CV ou mettre en avant ses compétences
·         troisièmement ce genre de diplôme développe des heures complémentaires de la part des enseignants qui sont -très- onéreuses pour l'université et que celle-ci tend à réduire. Du coup dilemme, si on en crée ici, il faudra en supprimer ailleurs, c'est à dire dans la formation initiale (L,M,D). Il y a donc un coût immatériel sur la formation licence/master et une perte de sens des diplômes.
·         Ensuite au fil des débats se posent la question de l'étudiant qui paye ce DU mais qui ne trouve pas de stage, comment fait-il ? La réponse est qu'il n''ont pas songé à cette hypothèse.

Votons mes amis : Suspense. Le premier vote est confus, le second aussi néanmoins il donne un verdict, mais au vu de l'incertitude je demande un nouveau vote séparé espérant entre temps le changement d'avis de certains membres du conseil. Finalement : 7 contre (dont votre farouche serviteur), 10 abstentions, 11 pour. Lors de ce vote, nous noterons la déception quant à la position des syndicats qui ont préféré s'abstenir, nous noterons aussi qu'une majorité des voix pour provient de procurations données à la présidence où à ses proches, et qu'enfin Inter'assos s'est déchiré certains d'entre eux votant contre (la FAGE) et d'autres s'abstiendront (PDE) ; pas d'inquiétude ils travaillent de concert à l'amélioration de l'enseignement supérieur et de la recherche.

Ensuite, une multitude de conventions internationales sont votées, ainsi que le renouvellement d'une formation, et enfin une modification d’exonération des droits d'inscription. Notons pour ce dernier cas, que le changement est notamment l'enlèvement d'un critère d'âge pour être éligible à l'exonération, une procédure judiciaire se cacherait-elle derrière ce changement ou alors est-ce tout simplement une volonté progressiste ?

Acte II : Parlons vie universitaire

Le point important est l'instauration d'un Pass'sports (vous noterez le jeu de mot digne de Cauet). Ce pass concerne uniquement la pratique sportive en formation personnelle (FP) qui concerne des cours assurés par des enseignants mais sans évaluation. Ce pass qui va être payant (nous verrons ça plus tard) s'adresse à tous les sports, ce qui signifie qu'il n'y aura plus de formation personnelle gratuite. L'objectif est de couvrir les coûts et de faire rentrer un peu d'argent en ces temps difficiles. On nous explique que le pass rendra plus lisible l'offre et donc qu'à terme la population pratiquante va doubler c'est à dire approximativement passer de 5000 à 10000 usagers (c'est en tout cas l'objectif annoncé). Difficile à croire lorsque la prestation devient payante, enfin. On nous propose ensuite plusieurs options (comprendre ici tarifaire) certaines sans y croire, pour finalement proposer au vote le « pass'sports à 25€ » (proposition la plus basse). Unanimité. Ce cas est l'illustration parfaite d'un sentiment d'amélioration, de consensus, alors qu'en réalité bon nombre d'étudiants vont se retrouver à payer pour pratiquer. Notons que cela rapportera en réel à l'université 72 000€...

Après un point -ennuyeux- sur les travaux de Carreire (site de médecine), nous passons à une présentation des dispositifs de rentrée. Et en toute sincérité rien de bien nouveau hormis que dorénavant le paiement en 3 fois sera uniquement possible par internet et non plus lors de l'inscription à la fac. Encore une régression, et nous espérons surtout que l'université fera publicité de ce changement. Ce dernier est apparemment dû au fait que la Cour des comptes considérait cela illégal car se rapprochant du micro-crédit.

Bonnes vacances et comme les bonnes nouvelles n'arrivent jamais seules, nous noterons que le suzerain Ἀχιλλεύς paraissait apaisé ce qui a permis des débats sereins malgré des désaccords profonds. Lorsque qu'on nous prend pas pour des merdes, il faut savoir le reconnaître.


Ciao ciao.