Acte introductif :
Excuses plates ou plates excuses
Ô toi, cher lecteur, excuse-moi
de mes dernières absences dactylographiées mais une main cassée m'a empêché
d'écrire des comptes-rendus lors des deux dernières CFVU et du dernier CAC, mais
rassures-toi il ne s’est rien passé de choquant hormis le fait que ton
serviteur, un brin libertaire, s'est offert le luxe d'être élu à la commission
disciplinaire de l'Université de Bordeaux sous le regard désabusé de
Monseigneur Manu 1er, roi des serfs de l'université de Bordeaux.
Acte I : Parlons
formation
Le suzerain Ἀχιλλεύς lance
cette CFVU en s'excusant du fait que nous ne procéderons pas au vote du PV de
la dernière séance (et aussi de celle d'avant) car ils n'ont pas pu être
rédigés à temps. C'est la dernière séance de l'année et cela se sent, peu de
monde est présent le quorum est difficilement atteint (et ce grâce aux
procurations) et surtout il y a une volonté d'avancer rapidement.
Le premier acte important
concerne le « Diplôme Universitaire (D.U) transverse d'insertion
professionnelle ». Ce DU a pour objectif une meilleure insertion
professionnelle à la fin d'une licence et pour cela en contrepartie de frais
d'inscription à 500€ par étudiant, les heureux élus apprendront à faire des CV
et à accéder à des stages longs (entre 4 et 6 mois). Concernant ce DU plusieurs
problèmes se posent :
·
premièrement : naïfs que nous sommes, nous
pensions que les diplômes de l'université (licence, master, doctorat) étaient
de véritables passeports pour l'emploi
·
deuxièmement, nous ne comprenons pourquoi des
étudiants devraient payer cette « formation » alors que la DOSIP (par
exemple) propose des ateliers gratuits pour notamment construire son CV ou
mettre en avant ses compétences
·
troisièmement ce genre de diplôme développe des
heures complémentaires de la part des enseignants qui sont -très- onéreuses
pour l'université et que celle-ci tend à réduire. Du coup dilemme, si on en
crée ici, il faudra en supprimer ailleurs, c'est à dire dans la formation
initiale (L,M,D). Il y a donc un coût immatériel sur la formation
licence/master et une perte de sens des diplômes.
·
Ensuite au fil des débats se posent la question
de l'étudiant qui paye ce DU mais qui ne trouve pas de stage, comment
fait-il ? La réponse est qu'il n''ont pas songé à cette hypothèse.
Votons mes amis :
Suspense. Le premier vote est confus, le second aussi néanmoins il donne un
verdict, mais au vu de l'incertitude je demande un nouveau vote séparé espérant
entre temps le changement d'avis de certains membres du conseil.
Finalement : 7 contre (dont votre farouche serviteur), 10 abstentions, 11
pour. Lors de ce vote, nous noterons la déception quant à la position des
syndicats qui ont préféré s'abstenir, nous noterons aussi qu'une majorité des
voix pour provient de procurations données à la présidence où à ses proches, et
qu'enfin Inter'assos s'est déchiré certains d'entre eux votant contre (la
FAGE) et d'autres s'abstiendront (PDE) ; pas d'inquiétude ils travaillent
de concert à l'amélioration de l'enseignement supérieur et de la recherche.
Ensuite, une multitude de
conventions internationales sont votées, ainsi que le renouvellement d'une
formation, et enfin une modification d’exonération des droits d'inscription.
Notons pour ce dernier cas, que le changement est notamment l'enlèvement d'un
critère d'âge pour être éligible à l'exonération, une procédure judiciaire se
cacherait-elle derrière ce changement ou alors est-ce tout simplement une
volonté progressiste ?
Acte II : Parlons
vie universitaire
Le point important est
l'instauration d'un Pass'sports (vous noterez le jeu de mot digne de Cauet). Ce
pass concerne uniquement la pratique sportive en formation personnelle (FP) qui
concerne des cours assurés par des enseignants mais sans évaluation. Ce pass qui
va être payant (nous verrons ça plus tard) s'adresse à tous les sports, ce qui
signifie qu'il n'y aura plus de formation personnelle gratuite. L'objectif est
de couvrir les coûts et de faire rentrer un peu d'argent en ces temps
difficiles. On nous explique que le pass rendra plus lisible l'offre et donc
qu'à terme la population pratiquante va doubler c'est à dire approximativement
passer de 5000 à 10000 usagers (c'est en tout cas l'objectif annoncé). Difficile
à croire lorsque la prestation devient payante, enfin. On nous propose
ensuite plusieurs options (comprendre ici tarifaire) certaines sans y croire,
pour finalement proposer au vote le « pass'sports à 25€ »
(proposition la plus basse). Unanimité. Ce cas est l'illustration parfaite
d'un sentiment d'amélioration, de consensus, alors qu'en réalité bon nombre
d'étudiants vont se retrouver à payer pour pratiquer. Notons que cela
rapportera en réel à l'université 72 000€...
Après un point -ennuyeux-
sur les travaux de Carreire (site de médecine), nous passons à une présentation
des dispositifs de rentrée. Et en toute sincérité rien de bien nouveau hormis
que dorénavant le paiement en 3 fois sera uniquement possible par internet et
non plus lors de l'inscription à la fac. Encore une régression, et nous
espérons surtout que l'université fera publicité de ce changement. Ce
dernier est apparemment dû au fait que la Cour des comptes considérait cela
illégal car se rapprochant du micro-crédit.
Bonnes vacances et comme les
bonnes nouvelles n'arrivent jamais seules, nous noterons que le suzerain
Ἀχιλλεύς paraissait apaisé ce qui a permis des débats sereins malgré des
désaccords profonds. Lorsque qu'on nous prend pas pour des merdes, il faut
savoir le reconnaître.
Ciao ciao.